Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/107

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et lévites furent quittés ; le prélat prit la fraîche Valbouillant, dont le mari choisit la jeune Laure, et j’eus en partage ma gentille Babet, tantôt sur mes mains, tantôt sur mes pieds ; j’avais toujours les yeux fixés sur les contours arrondis de ses jumelles appétissantes, et sur le joli bosquet qui couvrait les bords de la fontaine de Jouvence ; quelquefois, en faisant la roue, j’y collais des baisers brûlants ; le prélat était aussi enchanté des charmes antérieurs et postérieurs de la fraîche Valbouillant, qui tour à tour sur les mains, sur les pieds, à chaque repos, appuyait ses lèvres caressantes sur le lubinis angularis du saint pasteur. Valbouillant et la chanoinesse faisaient la double roue avec la même ardeur ; nous fîmes trois fois le tour de la grotte en dedans, et nous nous arrêtâmes en trois couples aux pieds de la signora Magdalani, soit dessus, soit dessous nos belles, et profitant de l’attitude, nous répétions la scène voluptueuse du jeune Saturnin avec madame d’Inville.

Ce fut Babet et moi que la belle Magdalani reçut dans ses bras, couchée sur le côté, et Babet ceignant un supplément le glissa à l’endroit que fait admirer Vénus Callipyga. Les autres, se groupant autour de nous, cherchèrent le plaisir dans des attitudes variées au gré de leurs caprices ; pour moi, cueillant avec ma langue amoureuse le miel de la volupté entre les dents entr’ouvertes de la belle Magdalani, de ma main passée sur sa cuisse, j’atteignis le sommet du joli buisson de l’espiègle Babet au-dessous du simulacre qu’elle avait introduit dans le sentier étroit et