Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/108

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détourné de la déesse que nous servions, les caresses de mon doigt ranimèrent son zèle, elle mit plus d’activité dans ses mouvements.

Ah ! Dieu, s’écria la signora, quelle volupté, quelle ivresse… je fonds !

Et elle m’inonda ; je ne ralentis pas mes efforts.

— Ciel ! s’écria-t-elle, je brûle, mon ardeur ne fait que s’accroître par la jouissance, ah ! que ne puis-je aussi baiser cette adorable Babet qui me donne tant de plaisirs.

— Si vous voulez, nous allons troquer de poste, elle et moi ?

— Volontiers, mon divin ami.

En un instant l’échange fut fait, ce fut le supplément qui remplit l’échange frayé, et je me plongeai dans le sentier. Que son dos était blanc, uni et potelé, que la chute de ses reins était arrondie, quelle fermeté, quelle fraîcheur, les épaules les plus fines, les bras de la plus belle forme, les mains les mieux effilées ; mes lèvres brûlantes parcouraient ces charmants contours, pendant que mes mains pressaient amoureusement son beau sein et se trouvaient pressées par l’ivoire de celui de Babet, qui recevait des attouchements lascifs de la belle Magdalani une ivresse égale à celle qu’elle procurait. Nos transports devinrent trop vifs pour pouvoir les prolonger, notre bonheur fut au comble, nous perdîmes en même temps nos forces et nous restâmes quelques instants sans mouvement à jouir de notre abandon voluptueux. L’évêque et Valbouillant nous versèrent à chacun un verre de vieux vin d’Alicante, qui répara nos forces, et nous étant rhabillés, nous engageâmes Valbouil-