Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/15

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Et il agite légèrement les verges sur mes jumelles, de manière à les chatouiller plutôt qu’à les blesser. La peur ou le doux frottement de sa main fit grossir ce qu’il tenait.

— Ah ! petit libertin, qu’est-ce que je sens là ? Ah ! vous en aurez d’importance.

Et il continuait la douce flagellation et ses attouchements, jusqu’à ce que, enivré de volupté, un jet de nectar brûlant couronnât ses efforts et comblât ma félicité. Alors, jetant les verges :

— Ferez-vous plus attention une autre fois ?

— Ah ! je ne le crois pas, mon père, il y a trop de plaisir à être corrigé de votre main.

— Tu me pardonnes ma colère ; eh bien, applique-toi, quand tu feras bien, je te récompenserai comme je t’ai puni.

Je lui baisai la main avec transport, il m’embrassa, et passant ses mains sur mes jumelles, il me couvrit de baisers.

— Puisque tu es content de la correction, mon cher enfant, poursuivit-il, tu devrais bien récompenser mes soins de même.

— Je n’oserais jamais !… fouetter mon régent !

— Ose, il t’en prie, et, s’il le faut, il te l’ordonne.

J’allai, en rougissant, prendre les verges, il découvrit son post-face ; à peine osais-je toucher, il s’enrouait à me crier :

— Fort, plus fort ; on doit punir plus rigoureusement les fautes des maîtres que celles des écoliers.

Enfin, je m’enhardis, et, empoignant son sceptre comme il avait fait du mien, je le