Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ments d’aujourd’hui, je ne t’en aurais peut-être jamais parlé.

— Je serais bien tentée d’en faire l’épreuve, si je ne craignais pas que cela me fît beaucoup de mal.

— Nous l’avons bien supporté votre mari et moi presque dès l’enfance ; avec un peu de pommade les obstacles disparaissent.

— Vous m’encouragez ; cependant comment est-il possible que ceci (touchant le sceptre de son mari) puisse entrer dans un si petit réduit ?

— Mon cœur, il faut choisir, pour commencer le défrichement, la charrue dont le soc sera le plus aigu.

À l’examen, les proportions du mien parurent plus propres pour entamer l’ouvrage, et après quelques moments de repos, mes forces s’étant ranimées, Valbouillant resta dans le lit, nous nous levâmes sa femme et moi ; je lui fis courber le corps sur le lit, son mari la retint, unissant sa bouche à la sienne et l’animant par des baisers à la florentine. Cependant sa croupe se levant, me présentait un double chemin au bonheur ; je choisis celui convenu ; après avoir préparé la voie par un liniment suffisant, la grosseur du soc lui fit d’abord jeter un cri, je m’arrêtai et poussant avec ménagement quelques secondes après, j’ouvris le sillon assez pour y cacher la moitié du fer de la charrue ; je m’arrêtai encore :

— Souffrez-vous ? lui dis-je.

— Encore un peu, mais moins.

Alors, appuyant sur les manchons, je fis le