Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/45

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dans l’octave et qu’il me confesserait dans sa cellule.

Ma tante, surprise de mes fréquentes confessions, me questionna ; je lui confessai naïvement tout ce qui s’était passé ; elle me défendit de retourner chez mon carme, et mon ignorance durerait encore sans les soins que vous avez pris de mon instruction.

Le récit de Babet nous fournit des réflexions sur la papelardise des moines et des directeurs.

— Comment se peut-il, dit sa marraine, que la discipline ne te blessât point ; il me semble que cela doit faire un mal affreux.

— Oui, madame, les premiers coups, mais en les donnant doucement d’abord, rien ne cause un feu plus vif, et les derniers, quelque forts qu’ils puissent être, causent un plaisir si grand qu’il m’est arrivé quelquefois de répandre en me flagellant des larmes aussi abondantes par là, que madame vient de m’en faire verser.

— As-tu la discipline ?

— Elle est dans ma chambre, vous allez la voir tout de suite.

Elle sortit, et pendant son absence nous ne tarîmes pas sur son éloge ; jamais personne n’avait montré de plus heureuses dispositions pour tout genre de volupté. Elle rentra tenant en main le dévot instrument.

— Comment fait-on ? dit la marraine.

La petite, à ces mots, se déshabille entièrement et se met à se discipliner d’importance ; ses fesses rougies excitèrent la pitié de la dame qui la priait de cesser, quand Babet lui dit :