Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/47

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sanctuaires de nos belles. Mme Valbouillant, dont la fustigation avait rassemblé tous les esprits dans la partie sensible, arriva trois fois au but pendant que son athlète fournissait une seule carrière ; pour moi, je perdis mes forces en même temps que la chère Babet, dont avec un doigt curieux je sondais cependant la voie étroite. Elle me parut avoir le degré de sensibilité désirable pour les plaisirs que j’en attendais dans un autre moment. La pauvre petite, surprise à cette double intromission, s’écriait :

— Bon Dieu ! qu’est-ce donc que cela ? que cela est drôle ! Aye, aye, cela ne me répond pas du tout ; je n’y puis plus tenir, je me meurs…

Ce fut son dernier cri en finissant le sacrifice. Nous nous étions si bien trouvés de cette réjouissance en quadrille, que nous résolûmes bien d’en faire usage. Mme Valbouillant ne cessait de faire l’éloge des verges et jurait n’avoir jamais trouvé son mari si voluptueux. Pour Babet et pour moi, qui avions de longue main contracté cette habitude, nous étions charmés de les y voir prendre goût ; le résultat de cette apologie fut de nous armer tous d’une bonne poignée de bouleau et de nous flageller réciproquement, de telle force que le post-face de nos belles avait pris la couleur de la cerise, et les nôtres, profondément sillonnés, laissaient échapper le sang par quelques endroits ; mais nous étions dans un état de fureur érotique qui nous dédommageait pleinement de cette petite souffrance.

— Tâchons, leur dis-je, de profiter de cet état heureux et d’en prolonger la durée ; lorsque nous