Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/48

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nous sentirons sur le point de terminer le sacrifice, suspendons et retirons-nous tout doucement, nous rentrerons bientôt en lice quand les esprits seront un peu plus calmes.

Nos belles s’assirent l’une à côté de l’autre sur le bord d’un des lits, et nous, restant debout, nous nous établîmes entre elles ; leurs jambes se croisèrent sur nos reins ; dans cette heureuse attitude, nous dominions leurs charmes, nos mains pouvaient, sans se gêner, parcourir le sein de l’une et de l’autre, et même nos bouches y pouvaient prodiguer des baisers, en sucer les trésors, sans que les parties essentielles fussent déplacées. Je m’arrêtais lorsque je sentais le moment approcher, j’en faisais autant à Valbouillant, que je tenais immobile, quand la fréquence de ses soupirs m’annonçait qu’il touchait au terme. Après avoir ainsi peloté avec le plaisir pendant un gros quart d’heure :

— Troquons, lui dis-je.

Et il passa des bras de Babet dans ceux de sa femme, que je quittai pour le remplacer dans ceux de sa filleule.

Nos belles, cependant, moins économes ou plus en fonds que nous, versaient fréquemment des larmes de volupté ; enfin, comme il faut que tout se termine, j’insinuai le gros doigt de ma main gauche dans le post-face de Valbouillant, qui de sa droite me rendit le même office ; ce surcroît de chatouillement nous conduisit bientôt au but désiré, mais comme elle avait été suspendue, jamais éjaculation ne fut plus abondante ; à peine nous restait-il assez de force pour nous