Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/64

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une main avide sur la mousse naissante qui commençait à couvrir le portique du plus joli temple de l’amour !

— Ah ! que c’est beau, dit-elle en serrant dans sa main l’image brillante du serpent qui tenta notre première mère ; comme cela est dur ! cela se découvre, et ce qui est au-dessous, à quoi cela sert-il ?

Ses attouchements me mettaient dans un état qui ne me permettait pas de lui répondre. Et de mon côté j’examinai l’objet intéressant qu’elle offrait à ma vue ; j’avais commencé par fermer la porte au verrou et je la décidai sans peine à se placer sur le lit pour que nous puissions réciproquement continuer notre examen.

— Cela, lui dis-je, est destiné par la nature à s’ajuster dans la partie où je tiens mon doigt.

— Ah ! comme ce doigt me chatouille ! regarde.

— En effet, veux-tu que j’essaie ?…

— Dam… je le voudrais bien, mais si maman le savait !

— Et qui le lui dira ? ce ne sera pas moi, sûrement.

— Eh bien ! eh bien ! essayons.

— Soit, essayons !

Alors, avec toute la gaucherie de l’ignorance et toute l’ardeur de l’amour, nous cherchons à nous mettre en besogne ; la crainte de blesser Faustine arrêtait mes efforts dès qu’elle témoignait de la douleur ; elle me rappelait, mais toujours la même difficulté se présentait. Enfin, je me souvins qu’au collège mon régent de seconde, voulant badiner avec moi, s’était mis