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LE RIDEAU LEVÉ


raissait beau comme le jour. Je le regardai dans ce moment comme une jouissance divine, dont tous les appas se réunirent en un seul trait, au centre de mes désirs ; il ne savait lui-même où il était ; mon papa calculait la gradation. Rose me fit tomber sur une bergère, elle appela Vernol pour l’aider ; elle me troussa, me donna de petits coups sur les fesses, et lui fit voir l’objet après lequel il soupirait. Je la pris à mon tour pour la renverser aussi ; mais elle s’y jeta d’elle-même, et levant les pieds en l’air, elle mit au jour tous les appas qu’elle avait reçus de la nature ; son con, son cul, son ventre, ses cuisses, tout fut à découvert. Nous fûmes aussitôt tous les trois près d’elle lui faire les caresses qu’elle montrait désirer ; à peine avions-nous posé nos mains sur ses fesses, qu’après deux ou trois mouvements de reins, nous l’aperçûmes tortiller l’œil, et nous vîmes couler la fontaine du plaisir. Nous nous apercevions bien l’une et l’autre que Vernol et mon papa bandaient de tout leur pouvoir. Le sillon relevé que leurs vits faisaient le long de leurs cuisses, en portait le plus sûr témoignage. Tout à coup Rose se releva, et fut se jeter sur mon père :

— Cher papa, je t’ai jeté le mouchoir ; tu seras mon mari et moi ta femme ; donne-moi ta main.

— Très volontiers, Rose ; mais il faut que la dernière cérémonie en soit.