Page:Mirabeau - Le Rideau levé ou l'éducation de Laure, 1882.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
LE RIDEAU LEVÉ


assez étendue d’eau simple, et s’en servir de nouveau en les retrempant dans l’eau composée.

Si c’est un homme sain qui se joigne à une femme qui ne l’est pas, il peut de même lui introduire cette éponge trempée de cette composition[1], ayant attention, quand il

  1. Il faut prendre dix-huit grains de sublimé corrosif réduit en poudre subtile dans un mortier de verre, avec son pilon de même ; on y mêle une petite quantité d’esprit de vin, ou mieux, d’esprit de froment ; on le pile aussi ; par ce moyen, on évite l’évaporation de la poudre subtile, et on opère la dissolution, que l’on rendra encore plus parfaite en ajoutant, sur la fin du broiement, une plus grande quantité d’esprit. Quand elle est faite, on y ajoute une décoction de vulnéraire de Suisse, d’une pincée de trois doigts, dans une petite cafetière : cette décoction sera faite comme du thé. On verse sur le tout deux pintes d’eau la plus limpide et la plus pure, distillée au feu de cendre, dans un alambic de verre, afin qu’il n’y ait point de sélénite ou autres sels étrangers. À ce mélange on joint encore deux pintes d’eau de chaux première, ce qui produit en tout quatre pintes.
     L’eau de chaux se fait en prenant deux livres de chaux qu’on éteint doucement d’abord, et qu’on submerge ensuite, de façon qu’on puisse en retirer par inclinaison deux pintes claires et reposées, qu’on passe après dans un linge fin ou au papier gris ; on les unit au premier mélange. L’addition de ce sel de chaux change la nature du sublimé, se combine avec lui, le transmute en sel alcali, qui se joignant au sel acide du virus, le neutralise et amortit ses effets.
     Cette composition suffit et est la meilleure ; on peut