Page:Mirabeau - Le Rideau levé ou l'éducation de Laure, 1882.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
164
LE RIDEAU LEVÉ


sera dehors, de tremper le membre décalotté dans cette eau, qu’on aura soin de mettre dans un vase de verre, de faïence ou de porcelaine, et pour plus de sûreté, il en fera couler par injection, dans le canal, avec une petite seringue d’ivoire et non de métal ; s’il était d’une sensation très délicate dans cette partie, cette eau composée serait coupée par moitié avec de l’eau de rose ou de plantain. Je ne te dis rien, ma chère Laure, dont je ne sois très assuré par nombre d’expériences.

Je pourrais, ma chère Laure, t’apporter encore nombre d’autres raisons pour te prouver que la nature n’a pas donné le même droit aux femmes pour être infidèles ; mais il est constant qu’elle a mis dans leur cœur et dans leur manière d’être plus d’inconstance que dans notre sexe. On est fort heureux, quand un objet nous touche sensiblement, de ne pas essuyer cet événement, et dût-il nous en coûter quelque chose, il faut savoir faire un petit sacrifice pour éviter une perte totale.

Dieux ! chère Eugénie, qu’il lisait bien dans

    cependant y ajouter dix-huit grains de sel volatil de corne de cerf ou de vipère ; mais cette addition est superflue.
     On ne saurait trop recommander aux femmes les lotions et les injections ; la très grande propreté leur est absolument nécessaire, et dans les pays où les bains sont d’usage ordinaire, les maux vénériens sont bien moins communs, ce qui prouve la nécessité des lotions.