Page:Mirabeau - Le Rideau levé ou l'éducation de Laure, 1882.djvu/177

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LE RIDEAU LEVÉ


vous si peu de ressources ? Ah ! Valsay, quand on aime bien, tout devient facile. J’aime donc ma chère Eugénie plus tendrement que vous ; je veux lui prouver que ce sentiment me rend tout possible et que rien ne peut m’arrêter pour la satisfaire, en vous obligeant tous deux ; car, si elle est abandonnée à elle-même, vous êtes perdu.

Tu te rendis enfin ; je te fis monter sur l’appui de la grille, tes mains posées sur mes épaules ; je te soutenais. Valsay releva ces habits noirs qui faisaient briller l’éclat et la blancheur de tes fesses charmantes ; il les maniait, les baisait, leur rendait l’honneur qui leur était dû. Ton petit conin, encadré dans un des carreaux de la grille, était un tableau vivant qui l’enchantait. Il lui donna cent baisers, mais pressé de couronner son bonheur, il te le mit, tandis que passant moi-même la main entre tes cuisses, je te branlais.

Le plaisir que nous appelions, que nous caressions, vint s’emparer de toi ; tu prenais mes tétons, tu me baisais, tu me mangeais, tu déchargeais ! Valsay, prêt à en faire autant, eut la prudence de se retirer ; sa volupté vint expirer entre mes doigts, et se répandre sur ma main, comme la lave d’un volcan. Je vous abandonnai pour lors tous deux à vous-mêmes ; tu vis, tu pris en mains, tu caressas ce bijou, dont tant de fois je t’avais fait la peinture, mais manquant des facilités que je