Page:Mirabeau - Le Rideau levé ou l'éducation de Laure, 1882.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
LE RIDEAU LEVÉ


la porta sur son poil, sur sa motte, sur sa fente : j’appris bientôt le nom de toutes ces parties. Je mis mon doigt où je jugeai bien que je lui ferais plaisir. Je sentis dans cet endroit quelque chose d’un peu dur et gonflé.

— Bon ! ma Laure, tu tiens l’endroit sensible ; remue la main, et ne quitte pas son clitoris, tandis que je mettrai mon doigt dans son petit conin.

Lucette me serrait entre ses bras, me caressait les fesses ; elle prit le vit de mon papa, le mit entre mes cuisses, mais il n’enfonçait ni ne s’agitait. Bientôt ma bonne ressentit l’excès du plaisir ; ses baisers multipliés, ses soupirs nous l’annoncèrent :

— Holà ! holà ! vite, Laurette ! chère amie, enfonce… Ah ! je décharge !… je me meurs !

Que ces expressions de volupté avaient de charmes pour moi. Je sentis son petit conin tout mouillé ; le doigt de mon papa en sortit tout couvert de ce qu’elle avait répandu. Ah ! chère Eugénie, que j’étais animée ! Je pris la main de Lucette, je la portai entre mes cuisses ; je désirais qu’elle fit pour moi ce que je venais de faire pour elle, mais mon papa, couvrant de sa main ma petite motte, arrêta ses mouvements, suspendit mes desseins. Il était trop voluptueux pour n’être pas ménager des plaisirs : il modérait ses désirs. Il suspendit mon impatience, et nous recommanda d’être tranquilles. Nous nous endormîmes entre les bras les uns des autres, plongés