ordinairement l’excès du plaisir ; mais un
moyen auquel on peut avoir la plus grande
confiance est celui que j’emploie avec Lucette :
il donne la liberté de se livrer sans inquiétude
à tous les transports et au feu du plaisir.
J’engageai donc ta bonne, depuis le jour où tu
nous as découverts, à se munir, avant nos
embrassements, d’une éponge fine, avec un
cordon de soie, délicat qui la traverse en
entier et qui sert à la retirer. On imbibe cette
éponge dans de l’eau mélangée de quelques
gouttes d’eau-de-vie ; on l’introduit exactement
à l’entrée de la matrice, afin de la boucher,
et quand bien même les esprits subtils
de la semence passeraient par les pores de
l’éponge, la liqueur étrangère qui s’y trouve
mêlée avec eux, en détruit la puissance et la
nature. On sait que l’air même suffit pour la
rendre sans vertu : dès lors il est impossible
que Lucette fasse des enfants.
— J’avais déjà pressenti, cher papa, l’utilité de cette éponge, mais j’en désirais l’explication, et celle que tu m’en donnes satisfait toutes mes idées.
— Je t’avoue, ma Laurette, qu’elle est un effet de ma tendresse pour toi, et c’est un aveu que je ne m’attendais pas à te faire, surtout dans un âge aussi tendre : de pareils secrets sont propres à chasser bien loin la timidité de beaucoup de filles que la crainte des suites retient le plus souvent.
Je n’ai pas oublié cette découverte dans le