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RECHERCHES SUR L’ISOLEMENT DU FLUOR.

mées. En même temps, ce dernier métalloïde se recouvre d’une couche de fluorure solide qui modère la réaction. Ce fluorure est volatil et très hygroscopique.

Le phosphore prend feu et le tube dans lequel se fait l’expérience, fermé avec le doigt, puis retourné sur le mercure, fournit un gaz absorbable par l’eau, oxyfluorure ou pentafluorure, et un gaz absorbable par la potasse, trifluorure de phosphore.

L’arsenic et l’antimoine en poudre se combinent à ce corps gazeux avec incandescence. Dans le cas de l’arsenic, en faisant durer l’expérience quelques minutes, il se condense sur la partie froide du tube un liquide fumant, incolore, présentant les propriétés du trifluorure d’arsenic. Il dissout l’iode, attaque le verre à chaud, est miscible avec l’eau d’où l’on peut précipiter l’arsenic par l’hydrogène sulfuré.

Un fragment d’iode mis en présence du gaz s’y combine avec une flamme pâle en perdant sa couleur. Dans une atmosphère de vapeurs d’iode, le gaz brûle avec flamme. La vapeur de brome perd aussi sa couleur foncée, et la combinaison se produit parfois avec détonation.

Le carbone semble être sans action.

Le silicium cristallisé, froid, devient incandescent au contact de ce gaz, brûle avec beaucoup d’éclat, parfois avec étincelles. Le tube bouché avec le doigt et porté sur la cuve à eau indique une absorption assez grande avec dépôt de silice. L’expérience peut être faite différemment. On adapte à l’extrémité du tube abducteur un petit tube de platine deux fois recourbé à angle droit et rempli de cristaux de silicium, puis on recueille le gaz sur le mercure ; il fournit tous les caractères du fluorure de silicium. Si l’on arrête la réaction avant la disparition totale du silicium, on voit que les fragments qui restent sur la lame de platine ont été fondus.

Le bore adamantin de Deville brûle également en pré-