Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/135

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LEPIDUS ET SERTORIUS . 131 _ régcnt avait laissé le gouvernement à lui-même plutôt que son auteur ne l’avait assurément pensé. Il avait une ' mission difficile; et les difficultés s’aggravaient encore par les misères sociales et politiques du temps. Comment, · ` surtout, maintenir_ dans la soumission envers l’autorité civile centrale les chefs militaires des diverses 'provinces? Dénué qu’on était de toute force armée dans Rome, com- ‘ meut y venir à bout dela multitude sans nom des immi- ` grants italiques et extra-italiques , et des bandes innom- brables d‘esclaves qui y vivaient libres de fait? La tache était par trop ardue. Le Sénat était comme retranché dans une citadelle, exposée, menacée de tous les cotés : de _ sérieux assauts allaient être livrés, et sur l’heure! Pourtant, Sylla n’avait point omis les moyens d’une puissante et solide résistance : si la majorité, dans la nation, se montrait évidemment peu favorable, hostile même au gou- vernement sorti des mains du dictateur, ce gouverne- ' ment, d’une autre part, pouvait longtemps se soutenir, _ ayant affaire à des masses confuses et tumultueuses, à une opposition qui ne voyait clairement ni sa voie, ni son but, et qui, restée sans tète, allait se fractionnant à l’infini._ Mais pour résister, il aurait d’abord fallu le vouloir: il aurait fallu pour défendre la place une étincelle de cette · ` énergie qui l’avait jadis édifiée : à la garnison qui ne veut · pas se battre, le plus habile ingénieur donnerait en vain ' des fossés et des murs! ' ` L’avenir, en fin de compte, allait dépendre des hommes M>¤e¤¤e<¤¤¤h<>t"¤· que les deux camps auraient àleur tete: malheureusement · des deux cotés, hommes et chefs faisaient défaut. ‘La politique d’alors obéissait tout entière à l’influence déplo- rable des coteries. Non que ce fut là chose nouvelle : qui 1·¤¤ «¤¢¤rî<=¤· dit état aristocratique, dit aussi familles et coteries exclu- sives: àRome, leur prépondérance était séculaire. Mais ce ' ne fut qu’au temps où nous sommes qu’on les vit tout- puissantes; et c’est vers le meme temps aussi (690), que 64¤v·J··C· pour la premiere fois leur empire se mesure et se constate