Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/181

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LA RESTAURATION APRÈS SYLLA 177 fait pour fonder une administration qu’il eût fallu une et i forte, sous peine de n’arriver à rien d’efficace : il laissait à · · · chaque préteur, à chaque État client le soin de se défendre, _ comme il le pouvait, commeil le voulait. Au li_eu d’accom- ` · plir une obligation sacrée, au lieu de soutenir l’établisse— ment naval, soit de son or et de son sang , soit de l'or et du sang des populations clientes gardant leur indépen- ' ‘ dance nominale, Rome avait laissé tomber la marine de guerre italienne: elle se tirait d’affaire avec quelques navires empruntés par réquisition aux villes marchandes, · ou le plus souvent avec quelques garde-cotes installés çà et là, tous les frais, tous lesennuis re_tombant dans l’un et l'autre cas sur les malheureux sujets. Heureux encore les provinciaux quand le gouverneur romain appliquait vrai- ment à la défense du littoral les contingents par lui récla- més, quand il ne détournait pas les fonds à son profit, quand il ne s'en servait pas (le fait eutlieu souvent!) pour ' payer aux pirates la rançon de tel haut personnage qu’ils · détenaient prisonnier. Ce qui s’était tenté d’utile, l’occu- pation de la Cilicie (652), par exemple, avait à coup sûr 192 av. .1.-0. été négligé dans l'exécution., Si, parmi les Romains _ . d’alors, il s'était trouvé un homme que n’aveuglàt point absolument l’illusion vulgaire de la grandeur nationale, . j'estime qu’il aurait voulu voir arracher les rosties de la .` tribune aux harangues , pour n’avoir plus devant les ' ` yeux les souvenirs des grandes victoires de mer rempor- tées en des temps meilleurs. · ' Quoi qu’il en soit, Sylla, au cours de la première guerre Expëaauan contre Mithridate, avait pu suffisamment se convaincre d,Ñ;8'_°§,f:Q§îe_ des dangers que faisait courir l'abandon de l’établissement _ naval, et déjà il avait pris diverses mesures pour parer ` au mal. Mais s'il avait donné mission aux lieutenants qu’il laissait en Asie de réunir à tout prix dans les ports une flotte de combat contre les pirates, ses ordres avaient peu servi. Muréna avait mieux aimé s’en aller en guerre contre Mithridate (V, pr 343), et le préteurde Cilicie, Gnœus , vx 12 _