Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/182

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_ t78 LIVRE V, CHAPITRE II _ Dolabella, n’avait fait pr·euve que d’incapacité. Aussi , 79 et- J·-C- voit-on le Sénat (en 675) se décider à y envoyer un des Publîusswîlîus _ consuls : le sort désigne le brave et actif Publius Servilius. l’Isau1·1en. , , _ · , - C8ll1l·Cl livre un combat sanglant à la flotte des pirates, puis il se met à raser successivement toutes les villes de la cote d’Asie-Mineure, devant lesquelles ils viennent Victoire d’0rdinaire jeter l’ancre et trafiquer. Ainsi tombent les sur Zémmw citadelles de Zénicètos, l’un despuissants rois de mer, _ Olympos, Corycos, P/zaselis, en Lycie orientale, Atlaléia, en Pamphylie : Zénicètos lui-même périt dans l’incendie ·_ d’0lympos. Poussant plus loin ses succès, Servilius marche contre les Isauriens , peuple cantonné dans l’angle nord-ouest de la Cilicie-Trac/zée, sur les pentes _ septentrionales du Taurus, et se_dérobant derrière tout un _ labyrinthe de montagnes escarpées, de rochers suspendus sur les abîmes, et de vallées profondes (cette région, de _ "nos jours, garde partout les traces et les souvenirs des bandits des temps anciens). Pour monter jusqu’à, ces aires d'aigle, derniers et sûrs asiles des flibustiers, Servilius · franchit pour la première fois le Taur·us avec les légions : il s'empare des forteresses de lfennemi, d’0r0amla, d’Isaura meme, l’idéal d’un nid de brigands, juchée , au haut d’une montagne quasi impraticable, et planant au loin sur toute la plaine d’Ic0ni0n, qu’elle commandait. 78-76-A Cette rude campagne de trois années (676-678), durant . laquelle Publius Servilius conquit-pour lui et ses descen- ' dants le surnom d’Isaumus, ne fut pas sans résultats : · grand nombre de corsaires, avec leurs vaisseaux, étaient tombés au pouyoir des Romains 2 ils avaient dévasté la Lycie, la Pamphylie, la Cilicie occidentale, annexé à l’empire les territoires des villes détruites et agrandi leur province de Cilicie. Mais il—allait_ de soi que la piraterie, loin de disparaitre, ne ferait que changer de domicile, et qu’elle gagnerait l’antique refuge des corsaires de la Médi- terranée, l’ile de Crète (IV, p.· 370). Pour y porter com- ` plètement remède, il eiit fallu de toute nécessité des