Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/190

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4 t86 ‘ LIVRE V, CHAPITRE II, ' ' à l'endroit du roi du Pont: on pronostiquait une' seconde et prochaine attaque, et cela, non sans motif, les circons- tances présentes étant les mémes que celles d’il yavait · douze ans. Avec les armements de Mithridate coïncidaient une guerre civile dangereuse, les incursions des Thraces en Macédoine, et celles des pirates, dont les flottes couvraient la mer. De méme qu’autrefois s’étai_ent échangés les mes- 4 sages et les émissaires entre Mithridate et les Italiens, de 4 même auj·ourd'hui on allait et venait du camp des émigrés ' romains .d'Espagne à celui des réfugiés de la cour de vv av. J.·c. Sinope. Déjà, au début de l'an 677, on s’était écrié en ‘ plein Sénat, que pendant la guerre civile italienne, le roi du Pont n'attendait qu’une occasion pour se jeter sur les j · terres romaines; et l'on`avait renforcé, pour parer aux 4 éventualités, les corps d'armée des provinces d’Asie et de Cilicie; · Mithridate, de son coté, suivait avec une inquiétude croissante tous les mouvements de la politique des Romains. Il sentait bien que quelque répugnance qu’y montràt le Sénat dans sa faiblesse , ils ne pouvaient pas, à — la longue, ne pas se mettre en guerre avec Tigrane; et que lui-méme, à son tour, il aurait à entrer en jeu. Au milieu du tumulte de la révolution lépidienne, il avait en vain tenté d’obtenir du Sénat l’instrument écrit de son traité de paix, ‘ qui lui faisait toujours défaut: il ne l’espérait plus, et voyait là le symptôme du renouvellement prochain de la lutte. Rome la commençait en quelque sorte, en guerroyant ' 4 contreles pirates : les attaquer, c'était indirectementatta- ' quer les rois d’Orient, leurs alliés. Les prétentions ambi- guês de Rome sur l’Égypte et l’ile de Chypre étaient une autre pierre d’achoppement. Le roi de Pont n’avait-il pas fiancé deux de ses filles, Mit/iridatis et Nyssa, à-ces deux Ptolémées que le Sénat persistait ài ne point formellement reconnaitre? Les émigrés poussaient à frapper un grand coup' : enfin les succès de Sertorius en Espagne, succès dont s'enquérait lc roi, au moyen de scs`envoyés qui sui-