Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

198 LIVRE V, CHAPITRE II , lieutenants : lui—mème il présida à l’organisation de la _ province d’Asie, ou de grandes réformes étaient néces- ` saires et furent pratiquées. L’histoire doit sans doute tenir note de la résistance si énergique des villes commer- L çantes du Pont, sans qu’il en sortit d’ailleurs rien de ` _ profitable à la cause ruinée de Mithridate. Tigrane , _ I évidemment, n’avait` point dessein pour I’heure de le . ~ ramener dans son royaume. L’émigration avait perdu ses ` meilleures tetes lors de la destruction de la flotte de la . mer Égée : de ceux qui restaient, les chefs les plus actifs, Lucius Magius et Lucius Fannius avaient fait leur paix ` avec Lucullus; enlin, la mort de Sertorius, arrivée dans l’année meme de la déroute de Cnbira, avait ôté aux émi— _ grés leur dernière espérance. La puissance de Mithridate s’était écroulée tout entière. Ses derniers appuis `tombaient l’un après l’autre. Une derniere escadre de soixante voiles, qui revenait d’Espagne et de Crète, fut attaquée et détruite . par Triarius, sous Ténédos; enfin, on vit jusqu'à son fils Mac/zarès, préposé au royaume du Bosphore, déserter un beau jour, et, se faisant prince indépendant de la Cher- sonèse taurique, conclure la paix et l’amitié avec les vo av. J.·c. Romains (684). Et lui, le roi, après avoir combattu sans · _ gloire, il restait aujourd’hui enfermé dans je ne sais quelle forteresse lointaine, au fond des montagnes d’Arménie, . exilé de ses états, presque le prisonnier de son gendrei " Quelques bandes de corsaires tenaient bien encore en Crète: ceux qui avaient fui de Sinope et d’Amisos avaient pu trouver asile sur la côte orientale de la mer Noire, sur les plages quasi inaccessibles des Sanègues et des Lazes. Lucullus n’en avait pas moins conduit la guerre en général habile : il n’avait point dédaigné de donner satisfaction aux justes plaintes des provinciaux: il avait reçu com.me _ ofliciers dans son armée les émigrés repentants, et, déli- vrant l’Asie-Mineure à peu de frais, il avait mis le pied chez l’ennemi. Le royaume du Pont abattu était passé de l’état de pays client à celui de pays sujet. On n’attendait