Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/203

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, LA RESTAURATION APRÈS SYLLA 199 _ . plus que la commission sénatoriale, chargée de l’orga· . niser en province, de concert avec le général en chef. Restaient les différends avec l’Arménie. Rien n’était Commencement . apaisé de ce coté. Nous avons vu déja que les Romains dâjîmgëffëî auraient pu, a bon droit, déclarer la guerre à Tigrane: tout meme commandait la rupture. Témoin des faits sur place, _ et de sens plus haut que la foule des sénateurs à Rome, / _ Lucullus voyait clairement l’urgente nécessité de refouler S l’Arménie dans ses limites et de reconstituer dans la Méditerranée la domination que la République y avait , perdue. Dans la conduite des affaires d’Asie, on'ne peut nier qu’il ne se conduisit en digne continuateur de Sylla, ' son maitre et son ami. Philhellene autant que pas un des Romains d’alors, il avait le sentiment du devoir qui s’imposa à la République le jour ou elle prit l’héritage d’Alexandre, à savoir, de se faire en Orient l'épée et le bou- clier des Grecs. Joignez à cela peut-etre la passion pe_r- sonnelle, le desir de cueillir des lauriers au-delà de l`Eu- ‘ phrate, une vive rancune contre ce Grand-Roi, qui lui _ écrivait sans le saluer du titre dïmpemîor. Pourtant, on serait injuste à ne chercher dans sa conduite que'de mes- quins et égoïstes motifs, alors que de grands et sérieux devoirs suffisent à l’expliquer. ’ En attendant, il n’y avait point à compter sur l'assem- blée gouvernante .à Rome. Craintive, négligente, mal au courant des faits, et par-dessus tout continuellement à- _court de ressources financieres, comment croire qu’à moins d’y être forcée elle prendrait jamais l'initiative d’une expédition lointaine, vaste et dispendieuse? Vers l’an 682, les représentants légitimes de la dynastie séleu- 72 ev. J.-C. cide, Amioc/ms, surnommé l’A.siatigue, et son' frère, enhardis par _l’heureuse tournure que prenaitla guerre du Pont, étaient venus a Rome, sollicitant une intervention ` en Syrie, et accessoirement la reconnaissance de leurs prétentions à l’héritage du trône égyptien. Que si cette dernièrc demande ne pouvait etre accueillie, encore est-il