Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/206

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. 202 LIVRE V, CHAPITRE II . grande à se lancer avec une telle armée, peu nombreuse _ à la fois et mécontente; à s’en aller en expédition de , guerre de son autorité privée; et, à vrai dire, en violation de la loi; à pénétrer ainsi dans des régions lointaines, in- ` `connues, pleines de torrents dévastateurs et de montagnes R couvertes de neiges, et dont l’immense étendue étaità elle _ seule un péril pour l’imprévoyant agresseur? A Rome, les T ,_ 4 reproches ne furent pas épargnés à Lucullus, et cela non sans fondement: pourtant il eut mieux valu 'reconnaître · queseule, l’incurable impéritie du gouvernement` avait rendu nécessaire l*audacieux coup de tete du général en chef,' et qu’à ne pouvoir l’innocenter—complétement, on P pouvait tout au moins l’excuser. Lucuuus L’ambassade d’Appius Claudius, outre qu'elle menait à ”""‘°"E“*""“°°‘ la guerre par les voies diplomatiques, avait encore eu ` pour objet de pousser les princes et les villes de Syrie à la g ce av. J.·c. révolte armée contre le Grand-Roi : au printemps de 685, l’attaque en règle se fit. Durant l’hiver, le roi de Cappadoce . avait sans bruit réuni des embarcations. L’Euphrate, gràce à elles, est bientôt franchi : Lucullus traverse la Sop/zène . ‘ en ligne droite, sans perdre son temps au siége des loca- lités de mince importance, et marche sur Tigranocerte, où Tigrane lui-mème, peu avant, était accouru du fond de la Syrie, ajournant, à cause de ses démelés avec les Romains, 'la poursuite de ses plans de conquête dans la Méditerranée. A ce moment meme, projetant l’invasion de l’Asie-Mineure . romaine par la Gilicie et la Lycaonie, le Grand-Roi se de- mandait si les Romains n’a|laient pas simplement évacuer V l'Asie, ou si ·auparavant ils ne tenteraient pas, dans les environs d’Éphèse, peut-etre, le sort d’une bataille. C’eSt alors qu’il apprend que Lucullus arrive. Eurieux, il fait pendrele messager : mais la dure réalité commande ;.il A abandonne sa capitale et se rend dans l’Arménie intérieure . pour y armer enfin, ce qui ne s’y était point faitjusqu’à cette heure. Enattendant, illit/irobarzane, avec les troupes . , qu’il a sous la main, se concertcra avec les Bedouins du