Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/230

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226 LIVRE V, CHAPITRE II avait suivi les bandits jusqu’à l’embouchure du Cmt/ais .· et imitant Scipion devant Numance, comme ses soldats ne se battaient point encore avec assez de courage, il leur fit construire une muraille fortifiée et retranchée, longue de 7 milles allemands [environ M lieues], qui sépara de l’Italie , toute la presqu’ile Bruttienne 1, fermala route aux bandits qui s’en revenaient de Reggio, et leur coupa les vivres. _ Mais Spartacus força les lignes durant une nuit obscure 71 =*· ·*··C· d’hiver, et au printemps de 683 1, il reprenait la campagne en Lucanie. Tout ce travail pénible de Crassus avait été fait en vain. Le Romain commence à désespérer d’accom- · . plir seul sa mission, et demande au Sénat que les troupes de Macédoine avec Marcus Lucullus, que celles de l’Es- pagne citérieure avec Gnœus Pompée, soient appelées à son§ aide. Il n’était pas nécessaire pourtant d’en venir à ces extrémités : la désunion chez les bandits, et leur pré- somption folle sutïirent pour annuler de nouveau leurs Iîzuîêngîs derniers succès. Gaulois et Celtes voulurent encore _se tenir ' Si, iiiviwii; en dehors de l’alliance dont le Thrace était la tête et · L""' d“““°· l’àme: réunis sous des chefs de leurs nations, Gamzicus et Castus, ils allèrent se faire massacrer par les Romains. I Une fois, non loin d’un lac en Lucanie, Spartacus les sauva, en se montrant à temps : ils plantèrent alors leur . _ camp près du sien; mais Crassus ayant pu occuper Spar- tacus avec leur cavalerie, enveloppa aumème moment les Gaulois, les obligea à combattre séparés de leurs alliés, et les détruisit. Ils périrent tous au nombre de »t2,300 après une vaillante lutte, tous blessés par devant, et sans reculer

  • Les lignes Ide Crassus ayant 7 milles allemands de longueur

i (Sallust. Hist. 4, 19, éd. Dietsch : Plutarch. Crassus, 10), elles n’al- laient point, comme on l’a_ dit, de Squilluce au Pizzo: elles étaient plus au nord, du côté de Castrovilluri et Cassano: là, la presqu'île, en ligne droite, n’est guère large que de 6 milles [12 lieues environ]. 72. ’ Grassus avait pris le commandement dès 682: on le voit par ce fait que les consuls avaient été laissés de côté (Plut. Crassus, 10); 12—71. et la preuve que l'hiver de 682 à 683 se passa devant les lignes res- pppttdîaîe fait)qu’elles furent forcées durant une « nuit neigeuse ¤