Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/231

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LA RESTAURATION APRÈS SYLLA 2*27 ~ d’une semelle. Spartacus, alors, chercha à se jeter avec sa A 4 bande dans les montagnes de Pétél1ïa(Str0ng0li, en Ca- · labre) : il battit à plates coutures l’avant-garde romaine _ qui le suivait dans sa retraite. Victoire plus nuisible d’ail- _ leurs au vainqueur qu’au vaincu. Énivrés par leur succès, I les bandits ne veulent pas aller plus loin, et obligent leur chef à marcher de la Lucanie sur l’Apulie, où les attend un dernier et décisif combat. Spartacus, avant d’en venir· auxmains, avait tué son cheva_l. Il était resté avec les siens - ' dans la bonne et la mauvaise fortune : il voulut leur mon- , trer que pour lui, que pour tous il y allait de la vie. Le combat commencé, il se jeta dans la melée avec le courage ` du lion : deux centurions tombèrent sous ses coups: blessé, genoux à—terre, il frappait encore de sa lance l’ennemi qui le pressait. Ainsi finit ce grand chef de bandes, et avec _ lui, ses meilleurs compagnons : ils moururent de la mort des hommes libres et des vaillants soldats (683). La vic- 71 av. .1.-cI toire avait été chèrement achetée. Alors commença par toute l’Apulie et la Lucanie, une chasse à outrance comme on n’en avait jamais vu, et de la part des légions victo- rieuses, et de la part du corps de Pompée, arrivé d’Espagne sur ces entrefaites, après la destruction des Sertoriens. On _ éteignit dans le sang les derniers brandons de l'incendie. Il se fit encore quelque agitation dans le sud, ou —une bande prit et pilla la petite cité de T/zempsa, par exemple: · dans l'Étrurie, si maltraitée naguère par les expropriations de Sylla, la paix n’était point entière : on put dire cepen- dant qu’en somme et officiellement, elle régnait désormais dans la péninsule. Les aigles honteusement perduesetaient reconquises: la seule victoire remportée sur les Gaulois en avait rendu cinq; et sur toute la voie qui va de Capoue à ` ' Rome, six mille croix, portant- les cadavres des esclaves suppliciés, attestaient le triomphe de l’ordre et la supré- matie du droit-public de Rome sur l’esprit·de rébellion et d’indépendance. Jetons encore, en nous retournant en arrière, un regard `