Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/232

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228 RIVRE V, CHAPITRE ll C<>¤r> ami · sur les événements des dix années qui suivirent la Restau- gîîtîïaàïzgaa ration de Sylla. Ni dans ceux du dedans, ni dans ceux du « '“'°°“’“'““°“· dehors, rien, sans doute, qui atteignit le nerf vital de la nation romaine : rien qui nécessairement la menaçàt d’un danger serieux, ni dans l'insurrection de Lépide, ni dans l’entreprise des émigrés d’Espagne, ni dans les guerres de Thrace, de Macédoine ou d’Asie·Mineure , ni dans les in- cursions des pirates ou les révoltes des esclaves. Pourquoi donc sur presque tous les points l’état romain avait-il eu V · à lutter pour sa propre existence? C’est que jamais quand le mal pouvait être facilement vaincu au début, on n’avait _ marché droit au mal : en négligeant les plus simples pré- cautions, on avait laissé ouverte la porte aux mésaventures, I aux revers les plus effrayants : des sujets et des rois les moins puissants on avait fait des adversaires aussi forts - que soi. Rome avait vaincu la démocratie et les esclaves rebelles : mais ses victoires n'avaieut ni relevé le moral ` du vainqueur, ni ajouté a ses forces matérielles. Les deux plus fameux généraux du parti au pouvoir avaient, durant · huit ans, mené la guerre contre l'insurgé Sertorius, guerre - signalée par plus de défaites que de triomphes. Était-il bien _ honorable de n'avoir pu venir a bout de lui et de ses guer- ~ rillas espagnoles , et de ne devoir qu’au poignard de ses _ affidés la tin de la lutte à l'avantage de la République? Où U était la gloire pour Rome dans sa victoire sur les esclaves ? N’y avait-il pas honte plutot de les avoir eus si longtemps en face, combattant à égalité de succes? Un peu plus d’un siècle seulement- s’était écoulé depuis les guerres hanniba- liennes, et voici que tout bon Romain se sentait la rou- geur au front, en constatant l'el`frayante et rapide déca- dence de la nation, à partir de cette grande époque. Alors, les esclaves avaient résisté comme des murs aux vétérans du Carthaginois : aujourd'hui devant les bâtons de valets _en révolte,_ la milice italienne se dispersait comm'e folle paille. Alors, le moindre oiïicier devenait général au be- ` soin, et se tirait d’at`faire, sinonheureusement, du moins