Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/241

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. CHUTE DE L’OLl.GAltCHlE 237 pouvait ramener encore les jours de liberté, de grandeur et t de puissance, et la réinstitution des a sévères » tribunaux équestres, et enfin la résurrection de la censure, naguère aboliepar Sylla, laquelle seule saurait purger les hautes i magistratures de toutes les corruptions funestesa la citéQ Ces efforts n’aboutirent pas. Beaucoup de bruit, beau- Insuccès coup de scandale : mais à vilipender le pouvoir selon ses · mérites ou au-delà, on ne touchait point au but, tant ‘ s'en faut. La force matérielle restait dans les mains du peuple de Home, tant que l’élément militaire ne s’immis— _ çait pas dans les affaires; et ce « peuple n lui-méme, qui se pressait dans les rues ·et sur le Forum, ne valait assu- rément pas mieux que le Sénat dirigeant. Une question d’intérét urgent était-_elle soulevée, le pouvoir, il le fallait · · » — bien, entrait en composition avec la multitude: ainsi fut renouvelée la loi sempronienne de l’annone. Mais de la à ce que la multitude prit au sérieux_ une idée politique quelconque, ou une pensée utile de réforme, il y avait ' loin. On eût pu justement dire des Romains de ce siècle · ce que Démosthènes avait dit des Athéniens, « citoyens ' » zèlés et actifs, quand ils se tiennent aux pieds de la tri- » bune, et écoutent les plans de réforme : une fois rentrés » chez eux, ils ne songent plus le moins du .monde à ce la qu'ils ont entendu sur la place publiquel n Les meneurs de la démocratie avaient beau attiser les flammes, le feu . ne prenait pas faute d’aliment. Le gouvernement le savait : aussi ne se laissait-il point entamer dans les questions impor- ' tantes et de principe : tout au plus s’il se préta (vers 682) à 72 av. J.·c. amnistier une partie des complices de Lépidus, qui avaient ‘ dû fuir. Et quant aux rares concessionsdu Sénat,on en fut re- ` ` · devable bien moins à la pression exercée par les démocrates qu’à l’esprit de conciliation des hommes modérés de l’aris- tocratie. Deux lois avaient été rendues, en 679, sur la mo- vs. ` tion de Gaius Cotta, l'unique chef qui restàt à cette fraction du parti des optimates ; l’une avait trait aux tribunaux, ' elle futrapportée dans les années qui suivirent : la seconde