Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/291

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

POMPÉE EN ORIENT 287 " puyaient sur l’armée, on servaient en grand nombre des Pisidiens et des Ciliciens, et sur les rois de Judée, hommes habiles, qui tenaient tète à la puissance spirituelle, comme , mille ans plus tard les Hokenstauffen tiendront tète à la ·papauté._ Jannaï, de sa forte main, avait pesé sur les prêtres; mais après lui, sous ses deux fils (685 et suiv.), 69 ¤v· J--C· éclata une guerre civile et fratricide,. où —les Pharisiens ligués contre l’énergique Aristobule s’ei}`orcèrent d’ar- _ ' river à leur but sous le nom du débonnaire et indolent Hyrcan II. Cette querelle fut la tin des agrandissements de la Judée : elle fournit aux étrangers l’occasion d’inter- venir, et de s’emparer ainsi de la suprématie dans la Syrie méridionale. Les Nabatéens se montrèrent les premiers. L¤¤ N¤¤¤¤ë¤¤¤· On cnnfond souvent ce remarquable peuple avec ses voisins de l’est, les Arabesdfnomades : mais ilappartient au rameau araméen bien plus qu’aux descendants directs d’Ismaël. La tribu araméenne, ou,·comme les orientaux l’appellent, la tribu syrienne des Nabatéens, aurait eu la contrée de Babylone pour sa demeure primitive; et dans les temps reculés, elle aurait, en vue du commerce, en- voyé une colonie à la pointe nord du golfe Arabique : ce fut là, dans la péninsule du Sinaï, entre les branches de _ Suez et d’Aïla et dans le pays de Petra (Ouadi Mousa), que grandit la nation nouvelle. Par ses mains se faisait l’échange des marchandises de la Méditerranée et de l’Inde. La grande route du sud des caravanes, _allant de Gaza aux bouches de l’Euphrate et au golfe Persique, _ passait par Pétra, sa capitale. Là, _de splendides palais, de vastes hypogées, bien mieux. qu’une tradition presque oubliée, attestent encore de nos jours la grandeur d’une _ civilisation disparue. Le parti pharisien, selon la coutume de tout parti sacerdotal, ne crut pas acheter trop chère- — ment sa victoire au prix de l’indépendance et de l'intégrité de la patrie. Il appela à son secours contre Aristobule le roi nabatéen Arètas, promettant la restitution de toutes les terres conquises sur lui par Jannaî. Aussitôt Arètas