Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l 292 LIVRE V, CHAPITRE IV constituée. Aristobule se demandait lequel valait mieux, ou de se soumettre à l’inévitable sort, ou de lutterjusqu’au U bout les armes à la main : tantôt il semblait pret à céder à Pompée, tantôt au contraire, il appelait le parti national ~ à la guerre contre les Romains. Enfin, les légions campant déjà devant les portes, il fit sa soumission : mais l’armée juive comptait dans ses rangs bon nombre de soldats fanatiques et décidés, qui refusèrent d'obéir à leur roi · captif. Jérusalem se rendit : mais, trois mois durant, la , bande des exaltés défendit le rocher escarpé dutemple, et leur obstination brava la mort. Enfin, pendant que les . assiégés fètaient le repos du Sabbat, les assiégeants don- ` nent l'assaut, et bientôt maîtres du sanctuaire,.ils font passer sous la hache des licteurs tous ceux des défenseurs V de la place, que l'épée a épargnés jusque là durant cette lutte du désespoir. Ainsi finit la résistance nationale dans' les pays nouvellement annexés â l’empire de Rome. srtattatm Pompée avait achevé l`œuvre commencée par Lucullus: ,§‘§;‘;,°g,î l’annexion des états nominalement indépendants, Bithynie, Pont et Syrie, achevaît la transformation, depuis plus de cent ans reconnue nécessaire, du. système impuissant des clientèles politiques. Désormais Rome allait exercer la souveraineté immédiate sur les grands territoires qui , relevaient d’elIe (V, pp. 309 et s.), et cette révolution se consommait juste à l’heure où, le Sénat étant abattu, le parti héritier des Gracques avait mis la main sur le gou- vernail. La République acquérait en Orient de nouvelles frontières, de nouveaux voisins, des relations d’amitié et des inimitiés nouvelles. Le royaume d’Arménie, _les princi- pautés du Caucase entraient à leur tour dans le territoire médiat de Rome; et plus loin le royaume du Bosphore cimmérien, mince déb_ris des vastes conquêtes de Mithri- V date Eupator, aujourd’hui régenté par Pharnace, son fils et son assassin, subissait également la clientèle de l’Italie: seule la villede Phanagoria, dont le commandant, Castor, · p avait le premier donné le signal de la révolte contre le roi