Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/328

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324 LIVRE V, CHAPITRE V chant en vain où se prendre, alors qu’en face d’eux ils · ` n’avaient plus que des questions ou vidées, ou purement secondaires. ' — _ csnmtm Dans la lutte `contre l’aristocratie, la démocratie l’avait

 emporté : toutefois elle n’avait point vaincu seule; et

°' *’°‘“P“· elle avait à passer encore par l’épreuve du feu. Un compte · lui restait à règler, non avec son ennemi, mais bien a_vec son allié plus puissant, avec l’homme qui lui avait procuré la victoire, avec celui qui tenait d’elle, alors qu’elle n’avait pas osé le lui refuser, un pouvoir politique ' _ et militaire, jusque-la sans précédents. A ce moment, le général, préposé aux affaires de l’0rient et des mers, était ' occupé à faire ou défaire les rois; nul, si ce n’est lui, ne V pouvait dire, combien de temps il demeurerait loin de Rome, a quelleifheure il déclarerait finies les guerres par lui entamées. Comme tout le reste, l’époque de son retour, et aussi la décision dernière, reposaient dans ses mains. Pendant ce temps les partis attendaient, im- ` mobiles. Quant aux optimates, ils ne redoutaient point ‘ trop son retour : ils avaient tout à gagner, ot rien à ‘ perdre, a la rupture visi_blement prochaine de Pompée et de la démocratie. Les démocrates, eux, veillaient anxieux, et voulant parer à l’explosion imminente, ils disposaient leurs contre-mines durant le temps que V Projet ·l’absence du proconsul leur laissait encore. Ils s’abou·

 chèrent avec Crassus; à' celui·ci, pour combattre un

Jésàilîsânel rival haî et envié, nul autre moyen ne restait ouvert _ qu’une nouvelle et plus étroite alliance avec eux. Déjà, lors de la première coalition, César et Crassus, comme , étant les moins forts, s’étaient tenus ensemble: aujour- d’hui leur intérêt commun et un commun danger ` accroissent leur intimité": l’homme le plus opulent et l’homme le plus endetté de Rome scellent alors nn pacte étroit. Tout en affectant ,d’appeler Pompée la tete et l’orgueil de·leur parti, et de n’avoir plus de traits à lancer que contre les aristocrates, ils arment en silence contre