Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/362

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_ 358 LIVRE V, CHAPITRE VI _ r aux armes contre Pompée? Et puis, qu’on ne l’oublie pas, depuis soixante ans sans discontinuer, le volcan de · la révolution avait jeté feu et flammes : il s’était épuisé dans ses embrasements et tendait visiblement à s’éteindre. Il était douteux qu’on eut aujourd’hui réussi àsoulever · les Italiques pour une cause et des intérets, levier- puis- sant hier encore dans les mains de Cinna et de Carbon. · Que Pompée y fasse effort, et l’on assistera bientot à un changement de régime, que la marche de la machine politique indique comme l’événement naturel, et en quelque sorte nécessaire. . « Maman Pompée avait bien choisi son heure, lorsqu’il s'était dfkïîs fait envoyer en Orient : il sembla vouloir poursuivre sa sé sv. J.·c. voie. A l’automne de 69l, Quintus Métellus Népos quitta · le camp du proconsul et s’en vint à Rome briguer le ‘ ` tribunat, disant tout haut qu'une fois ·nommé, il prépag , rerait la candidature de son général au consulat pour ei. l’année 693, puis lui ferait déférer, par plébiscite exprès, ` le commandement de la guerrecontre Catilina. L’agitation dans Borne était énorme. On ne pouvait douter que Népos n’agit sur instructions directes ou indirectes de son général. A vouloir ainsi rentrer en Italie à la tète de ses légions d’Asie, revétu de Vimperium et exerçant le ` pouvoir supreme dans le civil et dans le militaire, celui-ci · faisait manifestement un pas de plus sur la route du trone : l’envoi de Népos était comme l’annonce otlicielle de la monarchie. Pompéecn rm Quelle conduite allaient tenir les deux grands partis d°"’“"i“‘ politiques,·devant de telles ouvertures? De là dépendait I leur position à venir, et leosort du peuple romain. D’une ` autre part, l’accueil que rencontrerait Népos allait dé- pendre des rapports d’entre les partis et Pompée, rapports d’une nature toute particulière. En partant pour l'Orient, Pompée était'le général de la démocratie. Ayant, certes, maints motifs d’en vouloir à César et aux amis de César, il n’en était point encore venu à la ruptureouverte. Je tiens