Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

. 368 _ LIVRE V, CHAPITRE VI . . se créer une forte position militaire; et la noblesse, durant ces temps préparatoires, n’allait-elle pas recourir à tous les moyens pour contrecarrer ses plans? Comment donc ·n.1o sv.J.·c. faire pour isoler l'aristocratie ainsi qu’en 683 et 684 , (p. 24l)? Une idée s’otTrait naturellement : celle d’une alliance nouvelle, solidement fondée sur l'intéret de chacun, entre les démocrates avec Crassus leur allié, d’un cote, et Pompée avec la haute finance, de l'autre? Mais pour Pompée, c'était le suicide qu’une telle alliance. Son _ ascendant politique tenait à ce que, seul parmi les chefs de parti, il disposait des légions dans une certaine mesure, et mème après leur licenciement. La démocratie ne tendait _ · à rien moins qu’à lui Oter la prépondérance, à lui créer un rival, en mettant son chef à côté de lui. Jamais, sans doute il ne se préterait à la combinaison, et bien moins encore dès qu’il s’agirait de pousser de ses mains au généralat ce César, qui, simple agitateur do la rue, lui avait suscité jadis tant d’embarras, et qui tout récem- ment, en Espagne, avait fourni les preuves les plus écla- tanteslde sa capacité militaire. Et cependant, en butte tous ' les jours à l’opposition chicanière du Sénat, placé en · face de la multitude à laquelle il demeurait indifférent, lui et ses convoitises, Pompée se voyait dans la situation · la plus difficile, la plus humiliante, au regard de ses anciens soldats surtout. Son caractère étant donné, le tirer de Peine, c'était mettre 'à coup sur la main sur lui, et le gagner 'à la coalition. Quant au soi-disant parti des .· chevaliers, on le retrouvait toujours là ou était la puis- sance : il allait de soi qu’on nfaurait point longtemps à ` l’attendre, aussitot que la nouvelle alliance entre Pompée. `et la démocratie se manifesterait au plein jour. Ajoutons qu’à cette heure meme, les rigueurs, louables d’aîlleurs, ` de Caton contre les publicains, avaient de nouveau brouillé · la hauteéûnance avec le Sénat. · Ainsi fut conclue le seconde coalition, au cours de l’été . co. de 694. On assurait à César le consulat pour l'année sui- )