Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/375

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u SECONDE COAL1·Tl0N' zm son œuvre, ce n’est point, certes, parce qu’il a convoité et pris la couronne: l’entreprise ne vaudrait que ce que V . vaut la couronne elle-mème, peu de chose! Nous nous inclinons, parce qu’il a porté en lui jusqu’au bout le puissant idéal d’un gouvernement libre avec un prince à la tete, parce que cette pensée, il l’a gardée sur le trone, et qu’il n’est point tombé dans l'ornière commune des rois. I L Les partis coalisés firent passer `sans peine son élection César consul. au consulat, pour l’année 695. Quant·à l’aristocratie, en 59 av.J.~C. dépit de pratiques qui firent scandale, meme en ces temps de corruption profonde, achetant les votes, et mettant tout l'ordre noble à contribution pour les payer, elle · n’arriva qu’à donner à César, dans la personne de Marcus Bibulus, un collegue estimé dans les coteries comme conservateur énergique, alors qu’il n’avait que l'entéte- ment des esprits bornés. Il ne tint point à lui d’ailleurs et à son bon vouloir, que ses patrons ne récupérassent leurs avances patriotiques. · ' . César entrant en charge voulut aussitot donner satis— Luiagrairé faction aux vœux de ses associés. La plus importante de d° Cm" leurs demandes était, sans contredit, celle relative aux — assignations de terres pour les vétérans de_l'armée d’Asie. Un projet de loi fut dressé, tout semblable au fond au · projet de Pompée de l’année précédente, et qui avait été . 4 alors écarté (vp. 365), Les assignations devaient ne porter . que sur le domaine d’Italie, c’est-à—dire, presque exclusi— ` vement sur le territoire de Capoue, puis en cas d'insutïi— sance, sur d’autres territoires situés dans la péninsule, et que l'on acheterait avec l’argent provenant des nouvelles , provinces d’Orient, sur le pied des estimations des listes censorales : d'ai|leurs on ne portait atteinte, notons—le, à' [ aucun droit` acquis de propriété ou de possession à titre héréditaire. Les parcelles n’avaient qu’une mince conte- nance. Les bénéficiaires de la loi devaient etre des citoyens pauvres, chargés de trois enfants au moins. La loi se