Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/376

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372 LIVRE V, CHAPITRE VI taisait, le principe étant dangereux, sur le droit conféré aux vétérans de venir prendre part aux distributions foncières : seulement, comme le voulait l’équité et comme on l’avait pratiqué dans tous les temps, les commissaires répartiteurs auraient à se montrer tout spécialement favo- rables aux vieux soldats et non moins spécialement·aux fermiers temporaires à évincer. Ces commissaires étaient · au nombre de vingt: César avait déclaré ne vouloir pas ètre élu. · _ ‘ opposition Il était dillicile aux opposants de lutter contre la ro- d°v°'m°°'°ü°' gation. On eut nié l’évidence cn soutenant qu’après l'éta- blissement des provinces de Pont et de Syrie le trésor V public ne pouvait pas facilement renoncer aux fermes de Campanie : on eut été coupable à tenir hors-du commerce l’un des plus beaux cantons de l’Italie, et le mieux propre aux petites cultures, Et puis, quand toute la péninsule avait obtenu le droit de cité, n’était—ce point chose injuste , et ridicule que de refuser encore les droits municipaux à Capoue? Le projet de César unissait habilement à l’idée démocratiquejun cachet de modération, d’honnèteté et de solidité louables: il aboutissait principalement au réta- blissement de la colonie capouane, fondée au temps de Marius, et supprimée par Sylla (V, pp. 320, 356). César y mit d’ailleurs toutes les formes. Et sa loi agraire, et sa _ motion tendant à la ratification en hloc de toutes les ordonnances pompéiennes en Orient, et la pétition des Publicains tendant à la remise du tiers des fermages, il ' I soumit tout à l’aut0risati0n sénatoriale, se déclarant pret à accueillir et à discuter les amendements qui seraient proposés. Le Sénat·pouvait voir quelle folie on avait commise en repoussant les demandes·de Pompée, et en rejetant les chevaliers dans les bras de son adversaire. Peut·ètre les nobles en avaient-ils secrètement la con- science; et c'est pour cela, que dans leur dépit, ils jetè- rent les hauts cris, leur colère faisant triste contraste avec le calme et la prudence de César. Ils repoussent net et