Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/377

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SECONDE COALITION 373 sans la discuter 'la loi agraire. Ils ne font pas grace davantage à la motion sur le gouvernement de Pompée . ' en Asie. Et quant à la pétition des Publicains, Caton tit tout son possible pour l’enterrer parlementairement par les moyens mauvais des oppositions romaines, parlant, et parlant toujours jusqu’a l'heure de cloture légale de la séance : César iit mine de mettre l’intraitable orateur en arrestation, et la mesure en iin de compte n'en fut pas moins repoussée. Naturellement César porta toutes ses motions devant les comices. Là, sans s’é|oigner beaucoup ` de la vérité, il put attester que le Sénat avait dédaigneu- sement écarté, uniquement parce qu’elles venaient du A consul 'populaire, les rogations les plus sages et les plus nécessaires. Il ajouta que les aristocrates avaient comploté I ‘ leur rejet définitif dans le Forum : il conjura le peuple, et Pompée lui·meme et ses vétérans, de lui venir en aide contre la ruse et la violence. Et ce n'était point là paroles en l’air. L'aristocratie, Bibulus et Caton à sa tête, Bibulus, · esprit faible et opiniatre, Caton, l`homme à principes, inflexible jusqu’à la folie, avait son parti pris de lutter par la violence ouverte. Pompée, que César incitait à · parler et à preudre position dans le débat pendant, déclara sans détour, chose contraire à tous ses précédents, que si quelqu’un osait tirer _l’épee, il prendrait, lui aussi, la sienne, et se montrerait dans la rue, son bouclier au bras. Crassus tint le meme langage. Les vétérans pompeiens ` intéressés au vote plus que personne, reçurent avis de se rassembler sur le Forum au jour des comices, avec des · armes sous leurs vetements. , Cependant la noblesse essayait tout pour faire échouer les rogations. Cesar voulait-il s’adresser_au peuple, Bibulus aussitôt se mettait à observer le ciel, moyen politique . bien connu d'arrèter les délibérations (p. 60). Mais César, sans se préoccuper de l'état du ciel, continuait a demeurer ' sur terre et à agir. On lui opposa l’intervention tribuni- ' cienne, il n'en tint pas compte. Alors Bibulus et Caton de