Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/60

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56 LIVRE IV, CHAPITRE XII _ la lutte contre les erreurs pieuses, et de se faire iconoclastes. . Partout, et jusque dans ses faiblesses, ils témoignaient égard et respect à la religion locale. De meme, en morale, _ les tendances casuistiques du Portique et ses méthodes · rationnelles dans les sciences spéciales agréaient au goût des Romains, et entre tous, des Romains du temps actuel. ` _ 'Ceux-ci ne pratiquaient plus la discipline et les bonnes mœurs a la facon simple et droite de leurs pères : il leur fallait aujourd’hui, chose exclusive de tout sentiment naïf, ° une morale ramenée au catéchisme des actions permises ou défendues. Quand leur grammaire, leur jurisprudence , · exigeaient la distribution savante des parties, ils n’étaient pas moins hors d’état d'entrer d’eux-memes en possession de la méthode. Vint la philosophie de Zé11on, empruntée à l'étranger : elle s’acclimata aussitôt sur la terre italique, et s’incorporant dans l'économie morale du peuple romain, telle poussa ses racines jusque dans les terrains les plus divers. Nul doute que ses premiers débuts ne remontent à une époque plus ancienne: mais elle ne gagna pleinement les hautes couches sociales, que par le « cercle » et les intimitésde Scipion Emilien.`Pana:tius de Rhodes, son · maître et le maitre de philosophie de tous les familiers du grand homme, et son compagnon habituel dans ses voyages t, avait su mettre la théorie du stoïcisme a la portée de ces rares esprits, laissant prudemment dans l’ombre les ' côtés plus spéculatifs, adoucissant une terminologie trop rude, donnant une sorte de corps à ce catéchisme moral ` de la doctrine; et surtout ne craignant pas de faire appel · I aux anciens philosophes, a ceux que Scipion aimait de préférence, par exemple, au Socrate selon Xénophon. A _ dater de ce jour, les personnages et les savants les plus considérables de Rome se rattachèrent au Portique : nous n’en citerons que deux, le fondateur de la pliilologie, et le fondateur de la jurisprudence scientifique, Stilon et ‘ [V. p. 45, 71.2.] _