Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/86

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zx? LIVItE IV, tIHAt*I'I‘BE XIII Plaute dessine à grands traits ses caractères: ce n’est parfois qu’un croquis, enleve à l’etfet à distance, par l’en- semble et par les masses. Terence s’arrète au développe- · ment psychologique : sa peinture est une miniature soignée · souvent excellente : c'est ainsi que dans les « Adelp/ies, » le citadin aimant a bien vivre fait cxcellemment contraste avec l’homme des champs use, harasse, mal odorant *. Les tableaux de Plaute et sa langue sentent le tripot : ceux de . Terence respirent la bonne et honnete bourgeoisie. Terence ne vous mène plus dans les cabarets licencienx : chez lui, · plus de ces ûlles sans vergogne, si aimables qu’elles soient, avec l'hote oblige qui les abrite; plus de ces traîneurs de sahres, et de cette valetaille, amusante d’ailleurs et face- tieuse, qui n’a pour ciel que la voûte du cellier, engeance vouée au fouet! Ou si parfois on les rencontre encore, quel changement s’est fait en eux! Chez Plante on est toujours en piètre compagnie, roues débutants, ou roués complets: chez Terence vous avez régulièrement affaire à d’honnètes gens. Que si d’aventure le gite du souteneur [leno] est mis au pillage, ou si quelque adolescent est conduit au lupanar, l'incident ne laisse pas que d·’avoir son cote moral. Tantot il a l’amour fraternel pour motif: tantôt on veut inspirer au jeune héros l’horreur des mauvais lieux. Dans le theatre de Plaute, la taverne avec ses Philisl·ins= fait opposition au toit domestique : les femmes sont attaquées, rabaissées a la grande joie des maris qui semancipent, ou ne sont rien moins que sûrs d’un aimable accueil à domicile. Non que la comédie de Terence nous montre une moralité plus l’adolescent n qu’elle rencontre! [ ..... fecit adolescentulum Cervam videre fugere, et sectari canes, · El com plorare, orare ut subvenint sibi. (Pharm. prolog. 7, 8.)) Toutes superfétations qui remontent, à n’en pas douter, à la rhé- torique euripidienne tex.: Eurip. Ilec. 90). ‘ [C’est à cette opposition heureuse que Molière a dû l’idée de ses deux caractères de l’Ecole des Maris, de Sganarelle et d’Artste.] ’ Nous traduisons littéralement, ·