Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/88

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s4 LIVRE IV, CHAPITRE XIII de Plaute fourmille de tournures burlesques, de jeux de mots, d’allitérations, de formes nouvelles comiques, d’un cliquetis_ de paroles tout aristophanesques , de termes bizarres et moqueurs, empruntés à la Grèce. Terence ne connait point ces capricieuses échappées : son dialogue marche d’un pas égal : il n'a pour assaisonnement que le tour de sa phrase aiguisée en sentence, en épigramme. On ne peut voir dans sa comédie la continuation de la comédie plautine, ni sous le rapport poétique, ni sous le rapport moral. D’orlginalité, il n’en. saurait etre question ni chez l’un, ni chez l’autre, mais moins encore chez Térence. Que. si on lui accorde la louange douteuse d'avoir plus correctement copié, il faut dire aussi, et par voie de com- pensation, qu’a rendre l'humeur aimable de Ménandre, il n'a nullement saisi sa gaieté, tellement que les comédies de Plaute, imitées du même auteur, le Slichus, la Casselle, les deux Bacchis, ont mieux gardé le charme pénétrant de l’original, que ne l’a su faire le plus jeune émule du poète latin, ce « demi !llémzndre,.» comme on l’a appelélt De meme qu’en passant de la rudesse de Plaute il la politesse sans relief des Esthétiques, Terence n'a pas fait faire un · vrai progrès à la comedie latine, de même sa morale accommodante est inacceptable, bien qu’e|le répudie les obscénités-de Plaute et son indlfférentisme. De progrès, il n’en existe que du coté. de la langue. L’élégant parler, voila l’orgneil du poete 1. à l’inimitable attrait de son style il a du la palme qui lui fut décernée sur tous les poètes romains de l’ère républicaine par les plus; fins connaisseurs des temps postérieurs, Cicéron, César, Quin- tillen, A ce point de vue, c’est avec juste raison que dans ~ [Le mot est de J. Cœsar dont les vers, cités par Suétone (J. Cœsar), sont bldll C0|1t'lllS· ` ` · Tu quoque; lu, in summis, 6 dimidiute Menander Poncris, etc. Et toi_ aussi, toi, notre demi-Ménandre, on te met aupremier rang!...] `