Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

t ' ` LITTÉRATURE 229 _ ment la fable : sans lien d'intrigue et plus folle encore que l’Atellane, pourvu que tout y fût mouvement et ‘ _ bigarrure , que~le mendiant s’y changeât soudain en , Grésus, et vice versa 1, on ne comptait pointavec le poète, qui brisait le nœud faute de le délier. Le sujet d’ordi— naire était d’aifaires d’amour, le plus souvent de la pire ' et de la plus impudente sorte: les maris, par exemple, avaient contre eux l’auteur et le public, sans exception, et la morale du poème consistait ât bafouer les bonnes 2 mœurs. Gomme les Atellanes, le mime tire son attrait artistique de la _peinture de la vie des plus humbles et viles classes 2 : les tableaux rustiques y sont désertes pour les scènes pop_ulaires, pour les faits et `gestes des petits citadins ; et le bon peuple de Rome, à l’exemple de A Y ' celui d’Alexandrie dans les pièces grecques analogues, ys ‘ ° vient applaudir a son propre portrait. Bon nombre de _ - scenarios appartiennent au monde des métiers: ici encore nous retrouvons l’inévitablc fouton; le cordter, le tein- turier, le saunier, la tisseuse, le valet de chiens, défilent lane (act fam. 9, 16), d’accord en cela avec ce fait qn’au temps de E — Sylla les acteurs-mimes, hommes et femmes, se produisent pour la première fois (act Hcrcnn. 1, 14. 2, 13.- Alta, fr. 1, éd. Ribbeck. · — Plin. hist. n. 48, 158. — Plut. Sylla, 2, 36). D’ailleurs, le mot mimus, usité aussi dans une acceptioninexacle, désignait tont comédien, quel qn’il fût. Ainsi aux fetes Apolliniennes de 542-543, glg,gH,,,__;,,C_ il est question d’un mime (Festus .· V° satva res est: cf. Cicéron, de orat. 2, 59), simple acteur de pattiata ; :1 cette époque, il n’y a pas de place sur la scène romaine pour les mtmes véritables. — On sait d’aillenrs que le mime romain ne se rattache en aucune façon I `au mime des temps grecs classiques (pipo;) : celui-ci consistait en un dialogue en prose, formant tableau de genre, et le plus souvent du genre pastoral. — [V. sur le Mime gréco-stcilien et latin, l’excel- lent article de Witzchel, It.-Encyclopedie de Pauly, t. 5.] · · _

  • [Persona de mîmo, modo egens, repente ctices. (Cic. Philipp. ·

2. 65.] _ . _ '

  • [Iltud vero tenendum est mimos diclos esse a diuturna imita-

tione citium rewm et tevium-;2e1·sortri1·1tm, ·dit Euanthius, com- mentateur de Terence au iv° siècle ap. J .—(J. - Et Dmtatus, son · contemporain et confrère, faitla méme remarque: ptannvcdia autem dicta ob humilitatem argumenti ejus ae citilatem aclmum.] .