Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/291

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LITTERATURE 279 ment ilecrit, et non pas quelle œuvre il a écrite? L’habi— tude, les routines d’école achevèrent ce que la langue avait commencé. ` ` · - , _ ` ` ' Toutefois, chez les contemporains de Cicéron, cet Opposition étrange engouement alla moins loin, on le comprcnd,·que chez les hommes de la postérité. La manière Cicéronienne — domina tout un tiers de siècle dans`le monde du barreau,` - , comme auparavant avait dominé l’école bien inférieure ` · d’Hortensius ; mais les meilleurs esprits,' Céœr, entre autres, ne s’en_ rapprochèrentpoint, et, dans la génération, _ tout ce qui comptait comme talent doué de vie et de sève _ ouvrit une opposition décidée contre l’éloquence hermas phrodite et énervée du maître. On reprochait a Cicéron _ de ne parler ni simplement ni avec force, ses froids lazzis, i le désordre et l’ambigu de ses divisions, et par dessus tout l’absence de la f1amme,'qui seul 'fait l’orateur. Délaissant les éclectiques de Rhodes, on voulait remonter auxvrais Athéniens, àLysias, à Démosthènes, introniser enfin dans Rome l’éloquence forte et male. A cette école appartinrent CM,,,,,, Marcus Junius Brutus, discoureur grave, mais empeséî mfâaîsm (669-74 2), les deux chefs de parti Marcus Cœlius Rufus SM? ,,,_ _,__C_ (672-706, VII,·p. 224: supra, p. 55), et Gaius Scribonius 82_,,8_ Curio (·l— 705, VII, pp. 243, 278), tous les deux orateurs 49. · · pleinsde souffle et d'action; Calvus, également réputé comme poète (p. 2·47), et le coryphéelittéraire de ce jeune cénacle __ (672-706), et enfin le sévère et consciencieux Asiuius Pollio 82-43. (678-757, VII, p. 458) 2: On ne peut nierque cette école ret sms`:.-c. ‘ [ll s’occupa de travaux historiques, abrégea Fannius et Chœlius Antipater, et, à la veille de Pharsale, faisait des extraits de Polybe. ll écrivit aussi plusieurs traités moraux, sur les Devoirs, la Pa- V tiencc, les Vertus. Ses discours etaient estimés, bien que Cicéron ` . les ait trouvés secs, chagrins _et froids. Mais ‘il_ nous reste de lui une ou deux lettres authentiques, fortes et parfois hautaines, recueillies dans la correspondance de Cicéron. Je ne reviens point sur ce qui a été dit ailleurs des Coolius Rufus, des Curion, des Calvus et des · ‘ Pollion. . — . ' , - ’ [ll y a exagération encore dans cette assertion tranchante, d’une . opposition littéraire anti-cicéronienne, chez tous les hommes de ,