- 280 . LIVRE V, CHAPITRE XII
nouvelle`ne fit preuve de plus de goût et de génie qu’il ' ` n'y en eut jamais chez les Hortensiens et les Cicéroniens ` réunis. Malheureusement les orages révolutionnaires em- _ . portèrent bientôt la jeune et brillante milice, àl'exception _ ' du seul Pollion, et nous ne pouvons pas estimer quels fruits ces beaux germes eussent puproduire. Le temps, hélas! leur a manqué. La monarchie nouvelle n’eut rien de plus pressé que de faire la guerre à .la liberté de la parole, et d’étouffer bientôt après la tribune (VII, pp. l70, et s.). Le genre très—secondaire du plaidoye1· judiciaire per- sista, mais la haute éloquence, et la langue·de latribune ne , vivent que de la vie politique; elles s’éteignirent néccssaire- ` mentet s’ensevelirent dans le mêmetombeau. Le dmlocue La période césarienne se signale enlin,·par un autre scientifique. . , · . mouvement dans la litterature esthétique, par de nom- breuses compositions artistiques, dont les sciences diverses . 1`ont le sujet, compositions empruntant la formc du dia- logue à effets de style. Ce genre, on le sait, avait trouvé grande faveur chez les Grecs, et à Rome même il avait, dans le siècle précédent, fourni déja quelques spécimens `naaiagues isolés (VI, p. H2). C’est Cicéron encore qui, dans ses _ °i°é'°"îÉ"°' écrits nombreux sur la rhétorique et la philosophie, · · adopta ce cadre etsefforça d’y réunir le traité didactique et le livre. Parmi ces écrits, nous nommerons les princi- se av. J.·c. paux 2 le Dialogue « de Vomteur 1 » rédigé en 699, auquel il convient de rattacher « le Brutus? « ou l’bistoire de t ` talent contemporains. Pour ne citer qu’un 'seul témoignage, remet- tons sous les yeux du lecteur un aimable envoi `de tlutulle (50). Disertissime Romuli nepotum _ Quot sunt guotguefuere, Marne T ulli, · ' Quotgue post aliis erunl in annis . _ . I .... tu optimus omnium patronus. I is Le plus éloquent des Romains, passes et à venir, le meilleur de ¤ tous les avocats. p — Voilà comme il Fappelle! · _ ‘ [De OTGCOTC.] · • [Brutus, ou de claris 0rat01·ibus.]
