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CHARLES MONSELET


nouvelle de cent lignes, le Mouchoir bleu, faisait la réputation d’Étienne Béquet ; ou se demandait pendant un mois : Avez-vous lu l’article de Delatouche sur la Camaraderie littéraire ?

Et les Béotiens de Paris, de Louis Desnoyers ? Quel succès ! Cela ne dépassait pas pourtant les proportions d’un feuilleton… »


Charles Monselet dont la signature commençait à s’imposer, devait attendre du hasard sa véritable révélation.

À cette époque, le journal la Presse venait d’acquérir, moyennant la somme de quatre-vingt mille francs, plus une rente viagère de quatre mille francs faite à l’auteur, le droit de publier les Mémoires d’Outre-Tombe, de Chateaubriand. Émile de Girardin confia inopinément à Charles Monselet le soin d’écrire la préface de ces Mémoires. Cette préface eut quatre feuilletons (17, 18, 19 et 20 octobre 1848), qui furent très goûtés.

La réputation de Charles Monselet date de là.

Peu après, l’Artiste publie : le Calvaire des gens de lettres (avril-mai 1849), longue et intéressante nomenclature des Malfilàtre de toutes les époques.

Victor Bohain, le directeur malchanceux du Château des Fleurs, avait aussi recommandé son jeune secrétaire à M. Véron, qui se trouvait alors à la tête du Constitutionnel. Monselet proposa au fameux docteur quelques esquisses sur divers personnages du XVIIIe siècle : Véron accepta et Charles Monselet débuta par une étude magistrale sur Rétif de La Bretonne (feuilletons des 17, 18 et 19 août 1849), qui sera le point de départ du volume publié quelques années après (1854) sur ce curieux écrivain du siècle dernier.

La situation de notre journaliste s’améliore.

Une bonne fortune lui avait également fait rencontrer M. Delamarre, directeur de la Patrie :

— J’ai lu de vous des choses charmantes, — lui dit celui-ci — et, séauce tenante, il lui commande un roman. Monselet