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XII

DE LA DENT.

Bibliothèque imp., Mss. F. Fr. 837, f. 197 ro à 197 vo.[1]

1
Li siècles est si bestornez,
Que je sui trop pis atornez
Por le siècle, qui si bestorne
Que toute valor se retorne
5Et se recule, vaine et quasse,
Comme limeçon en sa chasse.
Or ne me sai[2] mès comment vivre
Qui des bones genz[3] sui delivre,
Qui me soloient maintenir ;
10Si ne me sai[2] mès contenir,
Et, se j’en mon païs sejor,
L’en me dira mes chascun jor,
Se j’ai soufrete ne destrèce,
Que ce sera par ma perèce.
15Se je vois au tornoiement,
On œuvre plus vilainement
C’on ne soloit des .XIII. pars ;
Quar les veaus si sont liépars,
Et les chievres si sont lions.
20Malement est baillis li bons
Qu’il estuet en lor manaie estre,

  1. XII. — De la Dent, p. 147.

    Publié par Méon, I, 159-164 ; et donné en extrait par Legrand d’Aussy, II, 350-351 , sous le titre de « l’Arracheur de dents ».


  2. a et b Vers 7 et 10 — sais, lisez sai.
  3. 8 — gens, lisez genz.