Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/224

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pouvoir être changées, il faut qu’un législateur sage ne renverse pas, mais élude celles qui sont préjudiciables.

376* (1834. M, f° 100 v°). — Dans le recueil des s anciens traités de M. Barbeyrac, article 35, année 848 ou environ avant Jésus-Christil est dit:

« Traité entre les Locriens venus de Grèce et les Siciiliens d’Italie. — Les Locriens abordèrent dans ce coin d’Italie, près du cap de Zéphyrium, possédé 10 par les Siculiens. Là, ils firent alliance et jurèrent que, tandis qu’ils marcheroient sur cette terre, [et qu’] ils auroient leur tête sur leurs épaules, ils posséderoient le pays en commun. Les Locriens avoient mis de la terre de leur pays dans leurs i5 souliers et des têtes d’ail sur leurs épaules, sous leurs habits. >

On voit, dans ces temps-là, une infinité de serments éludés de la même façon: l’ignorance produit la superstition, et la superstition, qui porte à ;o honorer les Dieux d’une manière outrée, porte aussi à s’en jouer.

La superstition est la mère du sens littéral, ennemie du sens spirituel.

Dans un temps d’une pareille ignorance, les i5 enfants de Clovis (je crois) voulant violer le serment qu’ils faisoient sur les châsses des saints, firent tirer secrètement les reliques hors des châsses 3.

t. Page 192 v° de mon extrait.

2. Tiré de mon volume PoHt.-Hist., page 192 \°, et ig3. T. j. î4