Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/527

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outre que les observateurs sont si troublés de crainte qu’ils ne sont en état d’en faire aucune.

Mais il faudroit envoyer des observateurs bien exacts, bien éclairés, bien payés, dans les lieux où 5 cette maladie est épidémique et arrive tous les ans, comme en Egypte et dans plusieurs endroits d’Asie. Il faudroit voir quelles en sont les causes, quelles saisons sont favorables ou contraires, les vents, les pluies, la nature du climat, quels âges, quels tem- 10 péraments y sont les plus exposés, quels remèdes, quels préservatifs, quelles cures, quelles variétés; avoir des observations de plusieurs lieux, de plusieurs temps; se servir de quelques lumières que nous peuvent donner certains pays. L’Égypte, entre i5 autres, est sujette à la peste toutes les années, et elle cesse d’abord qu’une certaine pluie, qu’on appelle la goutte a tombé. Il faudroit examiner la nature de cette goutte et voir si, avec des éolipiles, on ne pourroit pas produire dans les chambres des a0 malades une goutte artificielle, comme on a imité par art tous les phénomènes de la nature : M. Lémery ayant fait des tremblements de terre, des bombes, etc. On a trouvé des remèdes dans la patrie de la v...., qui n’étoient point dans nos climats, et on pourroit 25 citer bien des exemples semblables.

738 (2114. III, f° 349 v°). — Il y a des maladies qui font mourir plus courageusement que d’autres: par exemple, la gangrène dans le sang; témoin Louis XIV, Nointel et d’autres. 3o