Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/130

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n’y rien changer ! Tout cela me rend exigeante. Eh bien ! n’importe, je suis à toi. Tu m’as dit, dans tes bons moments, que la Providence m’a chargée de veiller sur toi comme une mère. C’est la vérité, mon ami ; je ne suis pas votre maîtresse tous les jours ; il y en a beaucoup où je suis, où je veux être votre mère. Oui, lorsque vous me faites souffrir, je ne vois plus en vous mon amant ; vous n’êtes plus qu’un enfant malade, défiant ou mutin, que je veux soigner ou guérir pour retrouver celui que j’aime et que je veux toujours aimer. Que Dieu me donne cette force ! ajouta-t-elle en regardant le ciel. Que Dieu, qui nous voit, qui m’entend, que le Dieu des mères et des amantes me laisse accomplir cette tâche ! Quand je devrais y succomber, quand mon orgueil qui se révolte, mon pauvre cœur qui se brise malgré moi, quand toute ma vie… »

Elle n’acheva pas ; ses larmes