Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/188

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la plus faible lueur, le moindre point qui pût me fixer.

Il y avait en face de moi, à la galerie, un jeune homme dont les traits ne m’étaient pas inconnus. Comme il arrive souvent quand on a l’esprit préoccupé, je le regardais sans m’en rendre compte, et je cherchais à mettre son nom sur son visage. Tout à coup, je le reconnus ; c’était lui qui, comme je l’ai dit plus haut, avait apporté à Brigitte des lettres de N***. Je me levai précipitamment pour aller lui parler, sans songer à ce que je faisais. Il occupait une place à laquelle je ne pouvais arriver sans déranger un grand nombre de spectateurs, et je fus contraint d’attendre l’entr’acte.

Mon premier mouvement avait été de penser que, si quelqu’un pouvait m’éclairer sur l’unique souci qui m’inquiétait, c’était ce jeune homme plus que tout autre. Il avait eu avec madame Pierson plusieurs entretiens