Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/189

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depuis quelques jours, et je me souvins que, lorsqu’il l’avait quittée, je l’avais trouvée constamment triste, non seulement le premier jour, mais toutes les fois qu’il était venu. Il l’avait vue la veille, le matin même du jour où elle était tombée malade. Les lettres qu’il apportait, Brigitte ne me les avait point montrées ; il était possible qu’il connût la véritable raison qui retardait notre départ. Peut-être n’était-il pas entièrement dans la confidence, mais il ne pouvait manquer de m’apprendre au moins quel était le contenu de ces lettres, et je devais le supposer assez au fait de nos affaires pour ne pas craindre de l’interroger. J’étais ravi de l’avoir trouvé, et, dès que la toile fut baissée, je courus le joindre dans le corridor. Je ne sais s’il me vit venir, mais il s’éloigna et entra dans une loge. Je résolus d’attendre qu’il en sortît, et demeurai un quart d’heure à me promener, regardant toujours la porte de la loge.