Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/190

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Elle s’ouvrit enfin, il sortit ; je le saluai aussitôt de loin en m’avançant à sa rencontre. Il fit quelques pas d’un air irrésolu ; puis, tournant tout à coup, il descendit l’escalier et disparut.

Mon intention de l’aborder avait été trop évidente pour qu’il pût m’échapper ainsi sans un dessein formel de m’éviter. Il devait connaître mon visage, et d’ailleurs même sans qu’il le connût, un homme qui en voit un autre venir à lui doit au moins l’attendre. Nous étions seuls dans le corridor quand je m’étais avancé vers lui ; ainsi il était hors de doute qu’il n’avait pas voulu me parler. Je ne songeai pas à y voir une impertinence ; un homme qui venait tous les jours dans un appartement où je demeurais, à qui j’avais toujours fait bon accueil quand je m’étais rencontré avec lui, dont les manières étaient simples et modestes, comment penser qu’il voulût m’insulter ? il n’avait