Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/199

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services ; après quoi nous demeurâmes en silence, étonnés de nous trouver vis-à-vis l’un de l’autre.

Je regardais autour de moi, comme les gens embarrassés. La chambre qu’occupait ce jeune homme était au quatrième étage, et tout y annonçait une pauvreté honnête et laborieuse. Quelques livres, des instruments de musique, des cadres de bois blanc, des papiers en ordre sur une table couverte d’un tapis, un vieux fauteuil et quelques chaises, c’était tout ; mais tout se ressentait d’un air de propreté et de soin qui en faisait un ensemble agréable. Quant à lui, sa physionomie ouverte et animée prévenait d’abord en sa faveur ; j’aperçus à la cheminée le portrait d’une femme âgée ; je m’en approchai tout en rêvant, et il me dit que c’était sa mère.

Je me souvins alors que Brigitte m’avait souvent parlé de lui, et mille détails que j’avais oubliés me revinrent à la mémoire. Brigitte