Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/202

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de bataille. En voyant le portrait de sa mère, je m’en souvins aussitôt, et, reportant mes regards sur lui, je fus étonné de le trouver si jeune. Je ne pus m’empêcher de lui demander son âge ; c’était le mien. Huit heures sonnèrent, et il se leva.

Aux premiers pas qu’il fit, je le vis chanceler ; il secoua la tête. « Qu’avez-vous ? » lui dis-je. Il me répondit que c’était l’heure d’aller au bureau, et qu’il ne se sentait pas la force de marcher.

« Êtes-vous malade ?

— J’ai la fièvre, et je souffre cruellement.

— Vous vous portiez mieux hier soir ; je vous ai vu, je pense, à l’Opéra.

— Pardonnez-moi de ne pas vous avoir reconnu. J’ai mes entrées à ce théâtre, et j’espère vous y retrouver. »

Plus j’examinais ce jeune homme, cette chambre, cette maison, moins je me sentais la force d’aborder le véritable sujet de ma